S'il est vrai que la crise actuelle est née dans la
sphère financière, que le manque de transparence , l'absence
totale de régulation, la multitude des nouveaux produits financiers et
la transmission d'actifs toxiques favorisée par le développement
ahurissant des nouvelles techniques de l'information dans un monde de plus en
plus globalisé, ont conduit l'économie mondiale à une
crise généralisée. S'il est tout aussi vrai que cette
crise, causée par les opérateurs sur les marchés
financiers, a entraîné la destruction de dizaines de millions
d'emplois et la précarisation de dizaines de millions de personnes dans
le monde entier, il n'en demeure pas moins que d'autres aspects et d'autres
produits de la Finance, souvent mal connus, ont permis et continuent de
permettre à des centaines de millions de personnes démunies de
sortir du cercle de la pauvreté et de l'exclusion et de
s'intégrer dans l'économie marchande et le processus productif
aussi bien dans le monde développé que dans les pays en
développement.
Le microcrédit constitue, de nos jours, une autre
facette de la Finance. C'est un nouveau produit, dont les financiers peuvent
s'en orgueillir au vu des résultats qu'il a enregistrés, des
initiatives qu'il a pu favoriser, et des oeuvres de promotion économique
et sociale qu'il a permis d'amorcer dans les zones les plus reculées et
les régions les plus défavorisées.
De nos jours, on parle beaucoup de microcrédit, une
innovation dans le monde de la Finance, qui a permis aux populations
démunies dotées de capacités productives et
créatives, longtemps exclues du système financier classique, de
pouvoir accéder au marché du crédit et devenir des agents
actifs dans l'économie.
Cette composante de la microfinance, longtemps méconnue
se trouve, aujourd'hui, exposée, d'une manière subite sous les
projecteurs de l'actualité. Depuis la première conférence
internationale de Washington en1997, les sommets, séminaires,
conférences, déclarations et publications sur ce thème se
sont succédé. Le prix Nobel de la paix 2006 a été
attribué à Muhammad Yunus fondateur supposé du
microcrédit et de la Grammen Bank. Dans la même optique,
l'année 2005 a été décrétée, par les
nations unis, « année internationale du
microcrédit », et le microcrédit est
considéré aujourd'hui comme un des instruments
privilégiés de la réalisation des objectifs du
millénaire étant devenu un outil majeur de réduction de la
pauvreté.
Grâce à cet instrument, un pauvre, qui faute de
moyens ni de garanties, ne pouvait, auparavant, entreprendre aucune
activité, sinon salariée si le marché de l'emploi le
permettait, peut se transformer, aujourd'hui, s'il en a la volonté et
l'esprit créateur, en micro-entrepreneur et enclencher un processus
d'accumulation de capital, de réussite économique et de promotion
sociale. Partant de cette logique, il est communément admis, de nos
jours qu'avec le microcrédit, on peut briser le cercle vicieux de la
pauvreté et promouvoir la croissance moyennant des coûts
réduits, et avec de faibles sommes d'argents dans une multitude de
secteurs.
Les résultats probants obtenus grâce à cet
outil sur le terrain commandent aux chercheurs et théoriciens
d'étudier les voies et moyens de sauvegarder cet outil,
d'améliorer son intervention et de permettre aux organismes qui le
gèrent de perdurer et de se développer. Il s'agit
essentiellement de chercher les meilleures voies devant assurer la
pérennité des institutions offrants ce service.
Dans cette perspective, beaucoup de travaux de recherches ont
été menés sur l'organisation des institutions de
microfinance (IMF) et leur fonctionnement en terme de structure, de relations
contractuelles entre donateurs, gestionnaires et bénéficiaires,
de cadre réglementaire, de taux d'usure applicable, de pratiques de
management....
Partant du principe
que pour perdurer et prospérer, l'institution doit gérer au mieux
les risques auxquels elle est soumise, en particulier le risque de non
remboursement des crédits octroyés, l'objectif de ce document
consiste a montrer comment une institution de microcrédit peut
évaluer les risques de non remboursement de ses clients par le biais
d'une méthode appelée « credit scoring », et
comment ladite méthode permet aux gestionnaires et aux directeurs de
crédit d'optimiser leurs décisions de microcrédit, et par
suite, d'améliorer la rentabilité et l'efficacité de
l'institution, ce qui est de nature à garantir sa
pérennité. .... a suivre !
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