samedi 30 novembre 2019

Microcrédit à hauteur de 150.000 DH : Bonne initiative ou cadeau empoisonné ?

Il y a un an, et suite à l’adoption de la loi 85-18 modifiant la loi 18-97 relative aux microcrédits, il est désormais possible pour les ménagent et les TPE de bénéficier d’un crédit consommation ou d’un financement à hauteur de 150 000 DH par les organismes bancaires et les associations spécialisées à ce niveau.
Une bonne nouvelle certes, mais cela veut dire que les ménages et TPE seront amenés à payer une traite importante, ce qui devrait les exposer à de nombreux risques, dans le cas où ils n’arrivent pas à rembourser leurs dettes. S’agit-il d’une bonne initiative pour encourager les investissements et les ménages à avoir une grande assiette concernant les microcrédits, ou bien d’un « cadeau empoisonné » ?
Pour Omar Kettani, professeur d’économie à l’Université Mohammed V de Rabat, et vu le contexte économique actuelle du pays, « il s’agit bel et bien d’un cadeau empoisonné ».
Et comme réponse à l’appui, cet économiste avance, dans une déclaration à Hespress FR , « qu’il y a une tendance à la hausse des impôts, surtout pour 2020. Il y a une tendance à une crispation des activités économiques et de la production. De plus, les pronostics pour 2020 ne sont pas très favorables au niveau de l’épargne et des chances d’épargner, et ne sont pas très favorables aussi au niveau de la croissance économique qui observe un ralentissement de l’activité ».
De même, « l’État va augmenter les dépenses publiques, parce qu’il a embauché ou va embaucher 23.000 agents de l’administration. Celui-ci a déjà emprunté 1 milliard (d’euros) pour les obligations publiques souveraines. Et donc, les PME et les ménages ont recours à l’emprunt dans des situations de crise. Or, les banques, en même temps qu’elles soient très méfiantes vis-à-vis des crédits aux PME, elles accordent des facilités pour les crédits à la consommation », poursuit notre interlocuteur.
Selon Kettani, « cela va, justement, à l’encontre du bon sens du plan national et de la responsabilité sociale. Non seulement l’État perd de plus en plus de sa rationalité et de sa souveraineté. Preuve à l’appui : les dernières négociations avec l’Union européenne, qui ont imposé au gouvernement d’augmenter la taxe sur les exportations de 17,5 % à 20 % pour rendre encore plus chers nos produits à l’exportation. Donc on perd la capacité de négociation ».
Comme il l’a bien déclaré à mainte reprise au micro de Hespress FR , l’économiste nous rappelle que « l’endettement de l’État est maintenant l’endettement des ménages. Ce qui veut dire, la perte de souveraineté du Maroc, et la perte de la capacité de négociations. Or, on est bel et bien dans ce processus-là », soulignant qu’il ne comprend pas pourquoi « l’État n’a plus aucun frein ». Et d’ajouter « le Parlement ne sert plus à rien, parce qu’il aurait dû bloquer un certain nombre de mesures. Or, il donne l’aval. Donc l’État a la main libre. Il travaille exactement pour les intérêts étrangers, d’une manière plus au moins systématique. Et donc, je ne vois pas comment on va s’en sortir ».
Kettani estime pareillement « qu’on est en train de mettre en péril l’avenir de nos enfants, parce qu’ils vont naitre avec une dette très forte. Une dette à la fois publique et privée. Parce que la question qui se pose est est-ce que les ménages qui s’endettent vont-ils être capables de rembourser leurs dettes, où à leur mort, c’est leurs enfants qui vont en hériter ? Alors, quel avenir est-on en train de préparer pour nos enfants, si parallèlement à l’endettement de l’État on est en train de favoriser de plus en plus l’endettement des ménages. Et les chiffres sont choquants, quant à l’endettement des ménages, qui s’est multiplié par trois ou quatre » soulignant qu’« on est à la dérive ».
Dans son dernier discours, le roi Mohammed VI s’est adressé aux banques marocaines, les invitant à s’activer pour le développement de l’économie nationale. Cependant, la question qui se pose est si les banques et établissements de crédit ont mal compris et interagi avec le message royal ?
En réponse à notre question, Omar Kettani « aurait souhaité », face à ce vœu et cette demande adressés par le roi aux banques, que « l’État propose une nouvelle assurance pour les PME, chaque fois que les banques lancent des investissements et financent des investissements de cette catégorie d’entreprise ».
Selon lui, « cela ne va en aucun cas entraîner une sortie d’argent pour l’État, mais va donner suite à la création d’une caisse qui sécurise les PME en cas de risque. Parce que les banques ne sont pas en totalité responsable du marasme économique, que nous vivons actuellement et qui pourrait être un début d’un grand marasme, mais c’est plutôt les gouvernements qui le sont ».
Ainsi, notre interlocuteur estime que « les banques en tant qu’institution de financement ont une part de responsabilité, mais n’ont pas la totale responsabilité. Donc, lorsqu’il y a une situation de rétorsion des banques à prêter les PME, et les banques prêtent systématiquement à l’État sous forme de bon de trésor, et l’État prête aux banques à court terme par le réescompte de la banque centrale, il y a une connivence entre les banques et la banque centrale, et ceux qui sont hors circuit, c’est les PME ».
Pour conclure, notre interlocuteur se pose une question, notamment qui va sortir les ménages en difficulté de leur situation, si ceux-ci « recourent au crédit en situation de crise nationale, qui va les sortir de cette difficulté ? Si l’économie en générale et elle-même en processus d’entrée en crise à moyen et long terme. Et le risque c’est qu’on va tomber sous le joug des pays qui interviennent chez nous, du FMI en général, mais en particulier de la présence française massive au Maroc, de l’Espagne et des États-Unis. Donc, où allons-nous ? ».

https://fr.hespress.com/111447-microcredit-a-hauteur-de-150-000-dh-bonne-initiative-ou-cadeau-empoisonne.html

jeudi 28 novembre 2019

La mesure du risque opérationnel

la multiplicité des causes relatives au risque opérationnel, il est difficile d’appliquer une méthode d’évaluation le délimitant exhaustivement. Néanmoins, les banques peuvent choisir entre trois modes de calcul pour le mesurer. Le premier, le plus simple, consiste à retenir 15% de la moyenne des chiffres d’affaires réalisés par la banque sur les trois dernières années. Le second, légèrement plus complexe, consiste également à appliquer un taux sur un chiffre d’affaires, mais ce taux diffère selon les lignes métier, variant de 12 à 18% compte tenu des activités de l’établissement bancaire. Enfin, la dernière option de mesure est une approche dite avancée, sur base d’un modèle interne développé par l’entreprise, à partir de données collectées et représentatives des incidents opérationnels avérés sur une période plus ou moins longue. Cette troisième méthode est généralement employée par les grands établissements bancaires car plus précise quant à la détermination des risques, mais aussi bien souvent moins exigeante en fonds propres comparativement à une évaluation standard. C’est d’ailleurs ce dernier point qui motiverait les régulateurs à peut-être abandonner la méthodologie dite avancée dans un avenir plus ou moins proche.

mercredi 27 novembre 2019

Qu'est ce que la microfinance

Pourquoi un taux d’intérêt élevé dans la microfinance

un intérêt est la somme que doit verser, sous forme de revenus, un emprunteur à celui qui lui  prête de l’argent pour pouvoir en faire usage. Le taux d’intérêt est le pourcentage de ce revenu annuel par rapport à la somme prêtée. Pour l’emprunteur ou débiteur, le taux d’intérêt est le prix qu’il faut payer pour emprunter de l’argent: Prix de la dette

Il existe dans le secteur bancaire un taux nominal qui peut être variable pour les institutions financières et un taux effectif global (TEG) fixé par la Banque Centrale

les  taux  d’intérêt  appliqués  intègrent  généralement  trois  éléments :  le  coût  de  la ressource, la marge de la banque et la prime de risque. Cette dernière couvre un vaste champ de risques liés à l’environnement des affaires. En plus, les banques rencontrent beaucoup de difficultés avec les décisions de justice dans les différends qui les opposent avec les clients qui ne respectent pas les engagements et dans l’exécution des garanties

Les taux d’intérêt  sont établis de façon à permettre l’offre de services financiers durables, à long terme et à grande échelle. Les IMF se doivent d’utiliser des taux d’intérêt leur permettant de couvrir leurs coûts administratifs, le coût du capital (y compris le coût de l’inflation), les pertes sur créances et une augmentation de leurs fonds propres.

les institutions de Microfinance se refinancent au niveau des banques classiques ou bailleurs de fonds à un taux négocié et revendent l’argent aux clients. Par conséquent leurs taux d’intérêt sont beaucoup plus élevés par rapport aux banques commerciales. L’essentiel est de connaître le taux d’intérêt effectif et d’être transparent sur le coût total à supporter par le client.