mardi 4 juillet 2023

ISO 31000 désigne une famille de normes de gestion des risques codifiés par l'Organisation internationale de normalisation.
Le but de la norme ISO 31000 est de fournir des principes et des lignes directrices du management des risques ainsi que les processus de mise en œuvre au niveau stratégique et opérationnel.

 

 

La norme ISO 31000 « Management du risque - lignes directrices » est un guide de référence pour la gestion des risques en entreprise et pour type d’organisation publique ou privée, sans distinction de taille, d’activité ou de secteur.

Établie par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), cette norme – permettant de gérer toute forme de risque – vise à préserver la valeur des organisations et à leur permettre de développer des stratégies éclairées pour améliorer leur performance.

L’émergence de nouveaux risques (réputation, cybercriminalité, terrorisme…) et l’évolution des pratiques dans la gestion du risque ont entraîné une évolution de cette norme. La dernière version de ce guide (ISO 31000:2018) souligne notamment la nécessité d’une implication de l’ensemble des acteurs de l’entreprise (et plus uniquement des professionnels de la gestion du risque).

Les principales modifications par rapport à la précédente édition (ISO 31000:2009) sont les suivantes :

  • Revue des principes de management du risque
  • Mise en avant du leadership de la direction et de l’intégration du management du risque
  • Importance accrue accordée à la nature itérative du management du risque
  • Simplification du contenu pour s’adapter à de multiples besoins et contextes

L’ISO 31000 définit les bases fondamentales du management du risque selon trois axes : les principes, le cadre organisationnel et le processus.

Les principes

Les principes rassemblent les éléments caractéristiques d’un management du risque efficace. Ils permettent d’établir le cadre organisationnel et les processus, afin de gérer les effets de l’incertitude sur les objectifs de l’entreprise.

Le management du risque est intégré à toutes les activités de l’entreprise. Il nécessite une approche globale et structurée afin de permettre une mesure fiable des résultats.

L’ensemble des dispositions à l’œuvre dans le management du risque doit être adapté au contexte interne de l’organisation et à ses possibles influences externes, tout en restant en phase avec les objectifs de l’entreprise.

Le management du risque se doit d’être inclusif : l’implication des différents acteurs est décisive pour conduire des actions pertinentes et efficaces. Les facteurs humains et culturels sont eux aussi pris en compte dans ces principes.

Les risques n’étant pas figés une fois identifiés et traités, la conduite de la gestion des risques doit rester dynamique pour permettre à l’entreprise d’anticiper, de détecter, et de réagir au mieux à tout changement.

Les données utilisées dans la gestion des risques (historiques, actuelles et prévisionnelles) sont régulièrement actualisées, et rendues accessibles aux différentes parties prenantes afin qu’elles disposent de la meilleure information disponible dans le cadre de leurs actions quotidiennes.

Enfin, le management du risque suit évidemment un cycle d’amélioration continue. L’apprentissage et l’expérience viennent enrichir le dispositif de management du risque.

Le cadre organisationnel

Le cadre organisationnel aide l’entreprise à intégrer le management du risque dans ses activités et ses fonctions significatives. Son efficacité en dépend, notamment dans la prise de décisions. Les fonctions dirigeantes de l’entreprise doivent donc être pleinement impliquées.

Le déploiement du cadre organisationnel réunit l’intégration, la conception, la mise en œuvre, l’évaluation et l’amélioration du management du risque au sein de l’entreprise.  

La conception est la définition d’un cadre de fonctionnement apte à :

  • Analyser le contexte interne (sens et valeurs de l’entreprise, stratégie, ressources…) et externe (facteurs sociaux, relations contractuelles, dépendances…)
  • Définir l’engagement en matière de management du risque (culture d’entreprise, responsabilités, indicateurs de performance, …)
  • Attribuer des rôles et des responsabilités, et les communiquer en soulignant que le management du risque est une responsabilité fondamentale.
  • Affecter les ressources nécessaires (personnels, systèmes de gestion, formation…)
  • Consulter et communiquer avec les publics ciblés pour soutenir le cadre organisationnel

La mise en œuvre du cadre organisationnel intègre :

  • L’élaboration d’un plan (calendrier, ressources)
  • L’identification des chaînes de décision (où, quand, comment, par qui)
  • La modification éventuelle de processus existants
  • La vérification que l’ensemble des dispositions à l’œuvre est compris et appliqué

L’évaluation de l’efficacité du cadre organisationnel repose sur :

  • La mesure de performance de ses indicateurs et des comportements attendus
  • L’évaluation de la pertinence de son maintien « en l’état » vis-à-vis des objectifs

L’amélioration du cadre organisationnel implique que l’entreprise le contrôle de manière continue, afin de l’adapter aux changements qui ne manqueront pas de survenir.

Le processus

Le processus de management du risque implique l’application systématique de politiques, de procédures et de pratiques aux activités de communication et de consultation, d’établissement du contexte et d’appréciation, de traitement, de suivi et revue, d’enregistrement et de compte rendu du risque.

La communication et la consultation ont pour but d’aider les parties prenantes à comprendre le risque, les principes de prise de décisions et les raisons pour lesquelles certaines actions sont nécessaires. Ces deux activités réunissent différents domaines d’expertise et assurent la prise en compte d’une pluralité de point de vue. Par une étroite coordination, elles facilitent les échanges et mettent à disposition les informations nécessaires à la surveillance du risque et à la prise de décision.

La définition du périmètre d’application, du contexte et des critères a pour but d’adapter le processus de management du risque en permettant une appréciation efficace et un traitement approprié. Les éléments qui doivent être pris en compte relèvent notamment des objectifs à atteindre, des ressources et outils techniques nécessaires à l’appréciation du risque, et des interactions internes à l’organisation (qu’il soit question de projets, de processus ou d’activités).

Le contexte (interne et externe), c’est-à-dire l’environnement dans lequel évolue l’entreprise doit être abordé dans toutes ses dimensions, y compris dans les facteurs organisationnels qui peuvent être une source de risque.

Critères de risque

En fonction de ses objectifs, l’entreprise doit définir le type de risques qui peuvent être pris ou non. Elle doit également définir les critères permettant d’en évaluer l’importance, et s’assurer que ces critères soient en cohérence - pour chacune de ses activités - avec ses valeurs, ses ressources et politiques en place en matière de management du risque.

Pour établir les critères de risques, ces éléments sont à prendre en considération :

  • La nature et le type d’incertitudes pouvant avoir une incidence sur les résultats et les objectifs
  • La façon dont sont définies et mesurées les conséquences et les vraisemblances de ces risques
  • Les facteurs liés au temps
  • La cohérence dans l’utilisation des mesures
  • La méthode de détermination du niveau de risque
  • La façon dont les combinaisons et séquences de plusieurs risques sont prises en compte
  • La capacité de l’entreprise

L’appréciation du risque

L’appréciation du risque se définit comme le processus d’identification, d’analyse et d’évaluation du risque. Elle doit être menée de façon systématique, itérative et collaborative :

  • L’identification du risque consiste à rechercher, reconnaître et décrire les risques qui peuvent aider ou empêcher l’entreprise d’atteindre ses objectifs. De nombreux facteurs et leurs relations sont à prendre en compte (causes et événements, menaces et opportunité, vulnérabilité et capacité, ...)
  • L’analyse du risque a pour but de comprendre la nature du risque et ses caractéristiques. Elle inclut notamment des facteurs de vraisemblance d’événements et leurs conséquences, la nature et l’importance des conséquences, l’efficacité des moyens de maîtrise existants…
  • L’évaluation du risque vise à comparer les résultats de l’analyse du risque aux critères de risque établis afin de déterminer si une action supplémentaire est exigée, permettant ainsi la prise de décision (exemples : maintenir les moyens existants, examiner les options de traitement, entreprendre une analyse plus approfondie)

Traitement du risque

La phase de traitement a pour but d’établir les options à choisir pour réduire le risque et mettre en œuvre les actions pour y parvenir. Le traitement du risque implique aussi d’apprécier l’efficacité des actions menées, déterminer si le risque résiduel est acceptable ou non, et dans ce dernier cas, d’envisager un traitement complémentaire.

Suivi et revue

Le suivi et la revue ont pour but l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des solutions, de leur mise en œuvre et des résultats obtenus face au risque. Le suivi et la revue comprennent : la planification, le recueil et l’analyse d’informations, l’enregistrement des résultats et le retour d’information.

Le processus de management du risque et ses résultats sont documentés et font l’objet de rapports, afin de communiquer au sein de l’entreprise, fournir des informations pour la prise de décision, améliorer le management du risque, faciliter l’échange d’informations et l’interaction avec toutes les parties prenantes.




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mercredi 29 avril 2020

Covid-19 : la microfinance survivra-t-elle à la tempête qui se lève ?



Crédit photo :  Jay Bendixen, CGAP 2012.
Crédit photo : Jay Bendixen, CGAP 2012.
Le doute n’est plus permis : la pandémie de Covid-19 touche également les pays en développement. Des centaines de cas ont été signalés en Amérique latine et en Asie du Sud et, au bas mot, 30 pays d’Afrique subsaharienne font désormais état de contaminations. L’Afrique du Sud et l’Inde ont annoncé hier le confinement de la population pour trois semaines et d’autres pays devraient bientôt faire de même. Au vu des niveaux d’équipement des systèmes de santé, mal armés pour affronter une pandémie, tout laisse craindre des effets du virus encore plus dévastateurs que dans les pays développés, avec des taux de mortalité supérieurs.
Les pays qui ont, les premiers, fait les frais de cette pandémie et mis en place des mesures de confinement pour la contrer ont parfaitement compris tous les dommages qu’elle allait entraîner pour les petites entreprises, les institutions financières qui les soutiennent et, globalement, l’activité économique. Pour eux, il ne s’agit pas de savoir s’il est urgent d’agir mais bien d’estimer l’ampleur de la réponse à apporter.
À ce jour pourtant, la communauté internationale de la microfinance semble réagir plutôt mollement face à l’ampleur de la crise, alors que le coronavirus se propage dans les pays moins avancés. Tandis que le monde entier se mobilise pour riposter à la pandémie, nous devons prendre des dispositions garantissant que le secteur financier ne laissera pas tomber les plus démunis.
Arrêtons-nous quelques instants sur ces facteurs auxquels le secteur financier est confronté à la veille d’une crise économique certaine et sur les conséquences probables de cette situation pour les clients pauvres :
  1. Avant même que le coronavirus n’ait fait son apparition dans les pays du Sud, la dégradation de la conjoncture macroéconomique était suffisamment rapide pour perturber gravement de nombreuses économies en développement : avec l’affaissement de la demande mondiale et la fermeture des usines en Chine, les cours des ressources naturelles ont dévissé ; l’industrie mondiale du textile est pratiquement à l’arrêt ; les travailleurs migrants perdent leur emploi ou sont renvoyés chez eux et les transferts internationaux de fonds semblent en chute libre ; confrontés à l’effondrement des marchés boursiers, les investisseurs se replient sur des actifs sûr ; et les secteurs du tourisme et du voyage sont au point mort. Les pauvres sont les premiers à subir les conséquences de cette situation.
     
  2. La distanciation sociale semble être la seule solution pour enrayer les contaminations. De nombreux pays en développement tentent donc d’appliquer des politiques de quarantaine. Si ces mesures n’auront probablement pas la même envergure qu’à Singapour ou en Corée du Sud, cela ne les empêchera pas d’avoir un effet délétère sur l’aptitude des pauvres à préserver leurs moyens de subsistance. Selon une étude consacrée à l’impact socio-économique de l’épidémie d’Ebola, ce sont les entreprises urbaines informelles non agricoles qui ont été les plus durement touchées. Or ces entreprises sont aussi celles qui représentent la majorité des clients des institutions de microfinance.
     
  3. Selon des données rassemblées par l’initiative MIX, ces institutions fournissent des services d’épargne et de crédit à 140 millions de personnes à faible revenu dans le monde. En 2018, la valeur de leurs portefeuilles de crédit ressortait à 124 milliards de dollars. Leurs clients sont à 80 % des femmes et 65 % vivent en milieu rural. Dans la plupart des pays, ils appartiennent aux couches les plus pauvres et vulnérables de la société. Au-delà du rôle vital de ces institutions pour aider les pauvres à exercer une activité rémunératrice, ces chiffres ne tiennent pas compte de tout l’éventail des services de crédit indispensables à la survie de ces populations. Les coopératives, les fintechs et les services de paiement à l’utilisation occupent également une place importante.
     
  4. L’économie de la microfinance n’est viable qu’avec un taux de remboursement élevé. Une baisse de ce taux ne serait-ce que de 95 à 85 % conduirait en moins d’un an bon nombre d’institutions de microfinance à la faillite. Or nous savons que ce taux risque de chuter nettement plus lourdement puisque, confrontés à un choc abrupt sur leurs revenus, les emprunteurs peinent à joindre les deux bouts. Les précédentes crises de la microfinance nous ont enseigné une chose importante : lorsque les taux de remboursement commencent à diminuer, la dégringolade est rapide. Et soulignons que, pour les activités de contact, les consignes de distanciation sociale vont aggraver la situation.
Pour permettre à la microfinance de survivre à la pandémie, nous devons reconnaître la menace vitale que représente le coronavirus pour ce secteur. Chaque maillon de la chaîne doit commencer à se mobiliser pour assouplir les conditions de remboursement que les emprunteurs sont incapables de respecter lorsque l’économie cale et aider les institutions de microfinance à rester solvables. Il faut aussi se préparer à les recapitaliser pour qu’elles puissent reprendre leur activité de prêt et jouer ainsi à plein leur rôle dans le redressement post-crise.
Comme l’ont rappelé certains observateurs, ce n’est pas la première crise que traversent les institutions de microfinance et un certain nombre d’enseignements ont pu être tirés de ces expériences. Il est d’ores et déjà évident que cette crise aura un impact différent selon le profil des ménages, des institutions et des pays. Mais c’est la première fois, depuis que la microfinance existe, que les perturbations de marché prennent une telle ampleur. Bien sûr, nous préférerions avoir tort à propos des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur les pays en développement, leurs économies et les plus pauvres de leurs habitants — ceux-là même pour qui la microfinance a été inventée. Mais cela paraît peu probable.
Pour permettre à la microfinance de survivre à la pandémie, nous devons reconnaître la menace vitale que représente le coronavirus pour ce secteur. Chaque maillon de la chaîne doit commencer à se mobiliser pour assouplir les conditions de remboursement que les emprunteurs sont incapables de respecter lorsque l’économie cale et aider les institutions de microfinance à rester solvables. Il faut aussi se préparer à les recapitaliser pour qu’elles puissent reprendre leur activité de prêt et jouer ainsi à plein leur rôle dans le redressement post-crise.
À quoi pourrait ressembler notre plan d’action ?
  1. Les investisseurs sociaux doivent envisager, à titre temporaire, de suspendre et annualiser les rendements sur leurs crédits en cours aux institutions de microfinance, repousser les délais de remboursement et assouplir les accords éventuellement passés sur les taux de remboursement, la valeur de l’actif net et le ratio d’adéquation des fonds propres.
     
  2. La plupart des banques centrales envisagent déjà d’injecter massivement des liquidités pour soutenir leurs secteurs financiers en s’affranchissant, le cas échéant, du taux des réserves obligatoires. Nous redoutons que les prêteurs de la microfinance qui opèrent en tant qu’institutions financières non bancaires n’obtiennent pas le soutien nécessaire dans ce plan de sauvetage. Même s’ils ne présentent pas un risque systématique pour les marchés, le fait de ne pas les intégrer dans les mesures de soutien mises en place par les gouvernements revient à les priver d’une aide dont ils ont désespérément besoin pour continuer de fonctionner.
     
  3. Les pouvoirs publics doivent aussi appuyer les solutions permettant de limiter les déplacements et les contacts liés aux transactions de microfinance et réorienter le trafic vers des solutions numériques. Il faudra notamment autoriser les signatures électroniques et le décaissement des fonds après contrôle biométrique et approuver à distance la reconduction d’emprunts. Les plafonds frappant les transactions dématérialisées pourraient être relevés et les frais afférents supprimés ou baissés, suivant en cela l’exemple récent de M-Pesa au Kenya. Les gouvernements qui cherchent actuellement à fournir une aide directe à leurs populations à faible revenu pourraient, dans ce cadre, assouplir provisoirement les limites réglementaires sur les transactions mobiles et les obligations de vigilance afin de permettre à ces clients de basculer rapidement vers des plateformes numériques et d’accéder ainsi à des ressources.
     
  4. Les institutions multilatérales et bilatérales de financement du développement doivent tirer les leçons des crises financières passées pour réfléchir à la manière de structurer les plans de sauvetage des institutions de microfinance, y compris à travers des rachats de portefeuilles de prêts, la création de mécanismes régionaux d’aide financière ou une politique délibérée de fusions. Le moment est venu pour les fournisseurs de financement mixte et, surtout, pour les donateurs, de monter au front.
     
  5. Les institutions de microfinance seront sans doute contraintes de prendre des décisions difficiles pour aider leurs clients — suspension des remboursements, restructuration des prêts en cours et apport de liquidités pour affronter la crise, notamment. Certaines risquent de voir leurs gouvernements décider à leur place, en imposant des suspensions de remboursement sans tenir compte de l’impact sur les prêteurs. D’où la nécessité pour le secteur de se préparer à surmonter ce problème quand il se présentera.
Si les choses étaient simples, il n’y aurait pas de crise… Mais vraisemblablement, faute d’un soutien important et de mesures concertées, la plupart des institutions de microfinance subiront de plein fouet la tempête qui se lève. Dès lors, quelles décisions faut-il prendre aujourd’hui pour garantir la survie du secteur et lui permettre, à terme, de participer à la reprise ? En évitant les questions qui fâchent et en tardant à planifier la riposte à la pandémie de Covid-19, c’est bien tout le mouvement de la microfinance moderne, et non la pauvreté, qui risque d’être relégué au passé.
D’où cet appel que nous lançons à nos partenaires du monde entier à se saisir au plus vite du problème, vu l’urgence de la situation. Avec l’aide de la Financial Access Initiative, le CGAP organisera dans les jours prochains des discussions avec différents acteurs de la finance inclusive pour évaluer l’impact de la crise dans ce secteur et recenser les mesures prises pour anticiper et atténuer le coup de frein imposé à l’économie pour enrayer la propagation du coronavirus. Nous rassemblons des informations sur les décisions politiques prises partout dans le monde afin de comprendre les conséquences qu’elles pourront avoir sur les institutions de microfinance et les fintechs inclusives. Et nous nous tournons vers les investisseurs et les bailleurs de fonds pour voir comment ils se préparent à aider les acteurs de la microfinance à sortir d’une crise qui n’est pas de leur fait. Nous avons ouvert un espace spécial de discussion sur le portail FinDev pour que les acteurs de la finance inclusive puissent s’exprimer et nous les encourageons vivement à partager toutes les informations utiles. Faites entendre votre voix !
La microfinance est le fruit d’une action collective : prestataires de services, bailleurs de fonds, investisseurs, décideurs, universitaires et autres professionnels de terrain, tous unis pour permettre aux pauvres du monde entier d’accéder à des services financiers. Ensemble, nous avons réussi de grandes choses. Aujourd’hui, nous tous, acteurs de ce secteur, devons nous mobiliser pour surmonter cette crise et préserver les gains durement acquis depuis 40 ans. Les centaines de millions de personnes pauvres qui sont tributaires de la finance inclusive pour emprunter, épargner et envoyer de l’argent comptent sur nous.

source : https://www.findevgateway.org/fr/blog/2020/04/covid-19-la-microfinance-survivra-t-elle-la-tempete-qui-se-leve

mardi 28 avril 2020

L’industrie Fintech accueille avec prudence le nouveau programme de microcrédit du gouvernement

Les entreprises qui sollicitent les prêts devront seulement prouver qu’elles étaient viables avant l’épidémie de Covid-19.
  L'industrie Fintech accueille avec prudence le nouveau programme de microcrédit du gouvernement
Source de l’image : Prêt commercial approuvé/Pixabay
Les Fintechs et autres petites entreprises peuvent potentiellement accéder à des prêts d’une valeur de 50 000 livres sterling garantis à 100 % par le gouvernement, a annoncé hier (lundi) le chancelier Rishi Sunak.
L’annonce par le chancelier du nouveau programme de prêts fait suite à des plaintes selon lesquelles les entreprises avaient des difficultés à obtenir des crédits dans le cadre du programme gouvernemental de prêts pour l’interruption des activités liées aux coronavirus (CBILS), conçu pour les aider à survivre à la fermeture de Covid-19.
Dans le cadre d’une modification importante de la CBILS, les entreprises demandant les nouveaux prêts devront uniquement prouver qu’elles étaient viables avant la crise du coronavirus, et non qu’elles le seront après la crise.
L’une des plaintes concernant le système CBILS est que les prêteurs refuseraient les entreprises déficitaires – ou proches de la rentabilité – qui frappent les fintechs et les startups dont l’objectif est d’augmenter leur chiffre d’affaires plus que le profit.
Cependant, le Trésor n’a pas confirmé à Altfi si les entreprises déficitaires auraient des difficultés à accéder aux prêts, dans le cadre du régime.
Une entreprise finlandaise, Tide, a déclaré qu’elle était “extrêmement préoccupée” par le fait que le nouveau “programme de microcrédit” rencontrera les mêmes problèmes que le programme CBILS.
Le chancelier a déclaré que le nouveau “programme de microcrédits” permettrait aux petites entreprises d’accéder à des crédits qui leur étaient auparavant refusés.
Le programme commencera à partir de lundi prochain, offrant des prêts aux entreprises entre 2 000 et 50 000 livres sterling, qui sont entièrement financés par les contribuables, dans les jours qui suivent la demande, dans un contexte où l’on craint que les petites entreprises ne soient contraintes de fermer en raison de l’impact de Covid-19.
En comparaison, la CBILS permet aux petites entreprises d’emprunter jusqu’à 5 millions de livres sterling, le gouvernement fournissant aux prêteurs une garantie de 80 % de chaque prêt.
Les prêts représenteront 25 % du chiffre d’affaires d’une entreprise et seront sans intérêt pendant les 12 premiers mois, le gouvernement payant à la place.
Le système de prêts de rebondissement, a déclaré M. Sunak : “Nos plus petites entreprises sont l’épine dorsale de notre économie et jouent un rôle vital dans leurs communautés. Ce nouveau programme de prêts rapides leur permettra d’obtenir rapidement les financements dont elles ont besoin pour survivre à cette crise”.
M. Sunak a déclaré que les banques ne devront pas effectuer de “tests prospectifs de viabilité des entreprises” et que les entreprises devront simplement remplir un “formulaire simple, rapide et standard”.
“Cela s’ajoute aux subventions aux entreprises, aux reports d’impôts et au programme de maintien de l’emploi, qui contribuent déjà à soutenir des centaines de milliers de petites entreprises”.
Les entreprises pourront accéder aux prêts grâce à un réseau de prêteurs, qui n’ont pas encore été nommés.
a déclaré Oliver Prill, PDG de Tide : “Les petites entreprises ont été touchées de manière disproportionnée par cette crise. En tant que plate-forme bancaire d’entreprise fournissant des services à une PME britannique sur 40, nous nous félicitons de l’introduction des nouveaux prêts Bounce Back”.
“La seule façon de s’assurer que les liquidités vitales arrivent aux PME est de garantir à 100 % les prêts jusqu’à 50 000 livres sterling”.
“Cependant, nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que ce système rencontrera les mêmes problèmes que le CBILS, notamment un manque de portée”.
“Nous implorons le Trésor et la British Business Bank de permettre à des entreprises finlandaises comme Tide de fournir ce financement le plus rapidement possible. Nous sommes idéalement placés pour distribuer des fonds aux petites entreprises et nous voulons démarrer le plus rapidement possible”.
“En offrant le programme uniquement par l’intermédiaire des prêteurs bancaires traditionnels, un cinquième des petites entreprises n’y auront pas facilement accès. Tide a déjà été contacté par des petites entreprises qui lui ont demandé si elles pouvaient accéder aux prêts Bounce Back via notre plateforme, et nous sommes désespérés de fournir ce soutien vital à nos membres”.
Charlotte Crosswell, PDG d’Innovate Finance, a déclaré “Nous nous félicitons du nouveau programme de prêts Bounce Back annoncé par la chancelière pour soutenir les petites entreprises britanniques – dont beaucoup luttent pour survivre dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Nous espérons qu’il contribuera à résoudre le problème de la rapidité de la distribution des prêts.
Chez Innovate Finance, nous avons demandé à la British Business Bank d’élargir la liste des entreprises accréditées, afin de profiter des méthodes de décision et de distribution rapides offertes par les prêteurs de fintech”.
“Nous savons que beaucoup d’entre eux passent par le processus d’accréditation et nous espérons en voir d’autres sur la liste des prêteurs agréés dans un avenir proche. Il est clair qu’il y a une demande croissante pour ce micro-financement, et les prêteurs de Fintech peuvent accélérer ces demandes”.

source : https://www.inktomi.fr/lindustrie-fintech-accueille-avec-prudence-le-nouveau-programme-de-microcredit-du-gouvernement/

mardi 7 avril 2020

Micro-crédit : Le report des échéances accordé par la FNAM

La Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM) est pleinement engagée pour faire face au Covid-19. Les associations adhérentes se déclarent prêtes, dans la mesure du possible, à apporter leur concours, en tant que relais de proximité en vue de faciliter la mise en œuvre des mesures prises par les pouvoirs publics en direction de leurs clientèles et citoyens en difficulté économique.
C’est ce que l’on peut tirer d’une récente communication de la FNAM dans laquelle elle réitère la mobilisation de l’ensemble de ses composantes pour lutter contre la propagation du Covid-19 et ses effets, et ce dans un esprit de responsabilité sociale et de solidarité nationale. “L’heure est à la solidarité, les associations de microcrédit, membres de notre fédération, fidèles à leur vocation sociale, sont pleinement engagées dans l’effort de solidarité nationale et s’engagent à considérer les conditions difficiles que traverse sa clientèle”, souligne la FNAM à ce propos. Et d’ajouter : «Il va sans dire que notre souci premier est la sauvegarde de la santé de nos collaborateurs et de nos clients.
C’est dans ce sens qu’au sein de l’ensemble de nos agences restées ouvertes au public nous veillons au quotidien au respect strict des mesures d’hygiène et de distanciation préconisées par les pouvoirs publics pour faire face à la pandémie». En parallèle à l’adoption des gestes barrières, les associations relevant de la FNAM ont décidé du report des remboursements des échéances des microcrédits pour les clients qui le demandent et dont l’activité a été impactée par la crise sanitaire. La FNAM note, par ailleurs, que ses agents de développement sont engagés auprès des clients pour faire le point sur leur situation et leur proposer les solutions les mieux adaptées à leurs besoins et ce en dépit de conditions opérationnelles difficiles.

http://aujourdhui.ma/economie/micro-credit-le-report-des-echeances-accorde-par-la-fnam-2

Les associations de Microfinance se mobilisent pour servir les aides monétaires du Fonds Covid-19

Attijariwafa bank ouvre ainsi ses 1.700 GAB pour les bénéficiaires ayant été notifiés par SMS de la disponibilité de leur aide. Ces derniers pourront se rendre le jour même au guichet automatique bancaire d’Attijariwafa bank le plus proche et procéder au retrait via la saisie du code reçu par SMS, indique un communiqué.
"Attijariwafa bank met aussi à la disposition des bénéficiaires une capsule pédagogique via le lien: https://bit.ly/2UXfZkU, en plus du centre de relation client au numéro +212 5 22 58 88 40" ajoute le document.
Le groupe BCP ouvre pour sa part plus de 1.600 GAB, 2.420 points de services Chaabi Cash et Tasshilat et 482 branches de la fondation Attawfiq Microfinance, où les bénéficiaires pourront se diriger selon le point de retrait qui leur aura été préalablement indiqué par SMS.
Le centre de relations clients du groupe est également disponible du lundi au samedi de 9h à 17h au 0802002666 pour les assister dans toutes les étapes et répondre à l’ensemble de leurs questions.
Des affiches explicatives ont aussi été exposées à proximité de l’ensemble des GAB Banque Populaire, et une capsule didactique est relayée sur YouTube ainsi que sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, 555 guichets automatiques adossés aux agences Crédit agricole du Maroc et Al Akhdar bank ou au sein de ces agences, soit 1.100 points de retrait dont une part importante se situe dans le monde rural, sont mis à la disposition des bénéficiaires.  
Le GCAM leur a également adressé un SMS comprenant un message vocal pédagogique explicitant les étapes et actions aux guichets automatiques ainsi qu'un lien pour une capsule vidéo didactique en vue de faciliter l’utilisation du GAB.

https://www.medias24.com/les-banques-se-mobilisent-pour-servir-les-aides-monetaires-du-fonds-covid-19-9199.html

jeudi 2 avril 2020

COVID-19 : Les prescriptions de la COBAC aux banques

Le régulateur du secteur bancaire en Afrique centrale recommande aux établissements de crédits de respecter des normes prudentielles de gestion pour faire face aux conséquences économiques du Coronavirus.

Quel sera l’impact économique de la crise sanitaire consécutive à la pandémie du Coronavirus sur les économies sous-régionales ? Difficile pour l’instant d’avoir une idée précise même si la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) entrevoit un risque de récession économique.
S’appuyant sur de fiables indicateurs, entre autres, le confinement de la population qui entraine un ralentissement de l’économie, la mobilisation des moyens financiers par les Etats en riposte contre la propagation de la maladie, la baisse des activités dans les principaux domaines de production à l’instar du pétrole qui constitue la principale source de revenus pour les pays de la région, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) attire l’attention des établissements de crédit, sur les risques encourus liés à cette pandémie.
Sur l’applicabilité du plan d’urgence pour la gestion des risques liés au COVID-19, la circulaire du Secrétaire général de la COBAC Halidou Yerima Boubakari souligne que « cette pandémie impactera la croissance économique, les politiques budgétaires des Etats en raison des fluctuations de prix du baril de pétrole, ainsi que la rentabilité du système bancaire de la région ».
En d’autres termes, l’inquiétude de la COBAC réside au fait que la crise sanitaire actuelle – dont il est difficile de prévoir la durée  – impactera la capacité de remboursement de la clientèle avec pour conséquence, la dégradation de la qualité des portefeuilles de crédits ainsi que celle de la rentabilité des banques.
« S’agissant de la qualité du portefeuille  des crédits, les établissements de crédits de la microfinance devront effectuer la revue de leur portefeuille et les évaluations de risques conformément aux dispositions réglementaires en vigueur à leurs procédures et aux bonnes pratiques pour évaluer l’impact du COVID-19 sur leur situation financière », précise la COBAC.
Pour le gendarme du secteur bancaire en Afrique centrale, il s’agit notamment de faire preuve de prudence en cas de restructuration des prêts accordés aux entreprises évoluant dans les secteurs fortement touchés par cette crise sociale.
Dans cette optique, la COBAC préconise de « renégocier les conditions de leur octroi (échéance, taux d’intérêt, commissions) et à discuter des moratoires ou des périodes de grâce ».
Par ailleurs, à travers des mécanismes internes de  fonctionnement, il revient aux banques de prendre des dispositions appropriées pour s’assurer qu’ils disposent de fonds propres suffisants pour faire face à la crise. La COBAC a enjoint aux établissements de crédit et de microfinance de communiquer jusqu’au 15 avril 2020 délai de rigueur, les dispositions prises en rapport à ces prescriptions applicables aux six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
source: https://www.financialafrik.com/2020/03/31/covid-19-les-prescriptions-de-la-cobac-aux-banques-2/

Microcrédit: le report des échéances est accordé aux demandeurs en crise

Les emprunteurs auprès des associations de microcrédit peuvent également bénéficier du report des échéances de leurs crédits. Plus de 900.000 personnes sont concernées avec un encours dépassant les 7 milliards de DH. Des annonces plus détaillées sont attendues incessamment.
Microcrédit : Le report des échéances est accordé aux demandeurs en crise


Depuis la déclaration de l'état d'urgence sanitaire, le comité de veille économique (CVE) a multiplié les mesures de soutien en faveur des différents acteurs: les entreprises en difficulté, les salariés et les travailleurs de l'informel.
Parmi ces mesures figure le report des échéances de crédits auprès du secteur bancaire. Une mesure officiellement opérationnelle depuis lundi 30 mars. Se pose alors la question sur le sort des emprunteurs du réseau des associations du mircrocrédit.
Selon les derniers chiffres disponibles sur le site de la Fédération nationale des associations du microcrédit (Fnam) arrêtés à fin juin 2019, le microcrédit compte 908.751 clients actifs avec un encours de 7,21 milliards de DH dont 3,59 milliards de DH de prêts débloqués au premier semestre de 2019. Le microcrédit moyen est de 7.933 DH. 
Cette population est-elle aussi concernée par les mesures de report des échéances ? Médias24 a posé la question à la Fnam.
"Quand il y a des demandes de report, on les satisfait immédiatement", nous répond Ahmed Ghazali, président de la Fnam. Le report est accordé automatiquement aux demandeurs qui ont été touchés par les répercussion de la crise sanitaire.
"Nous sommes dans une logique de proximité avec notre clientèle et nous sommes à l'écoute de leurs besoins, c'est l'ADN même de la microfinance. Mais il va falloir aller plus loin, il nous faut une posture commune au sein de la profession. Nous sommes en train de la maturer", ajoute notre interlocuteur.
En effet, le président de la Fnam nous assure que les membres de la Fédération nationale des associations de microcrédit sont en concertation, depuis quelques jours déjà, entre eux et avec les autorités, pour présenter un dispositif plus global.
"Nous sommes conscients de la nécessité d'être solidaires dans le cadre du processus en cours et des mesures à mettre en place pour aider socialement et économiquement notre pays. Nous allons incessamment avoir de la visibilité sur cette question", conclut notre source qui assure qu'une communication se fera dans les meilleurs délais.
La microfinance touche une population fragile à risque qui ne peut prétendre à des financements auprès du secteur bancaire. De ce fait les associations de la microfinance sont beaucoup plus fragiles économiquement et financièrement. Selon les chiffre de la Fnam, le ratio portefeuille à risque 30 jours s’est établi autour des 4.11% fin juin 2019.
Le dispositif doit donc être réfléchi de telle sorte à soulager les populations impactées par la crise tout en préservant l'équilibre financier et économique des associations de microfinance.

source https://www.medias24.com/microcredit-le-report-des-echeances-est-accorde-aux-demandeurs-en-crise-9012.html