Risques et microfinances :
"Eveline Baumann et Jean-Michel Servet "
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Présentée il y a trente ans comme un outil élaboré par quelques
utopistes du « développement » [Allemand, 2007], la microfinance a connu
depuis un essor impressionnant. Elle offre aujourd’hui un ensemble de
services, principalement de prêt et d’épargne mais aussi (et beaucoup
plus rarement) d’assurance, de transfert et de garantie, à des
populations en marge des banques commerciales traditionnelles et des
autres institutions financières dites formelles. L’émergence de ces
services financiers a été soutenue par les coopérations bi- et
multilatérales, ainsi que par les organisations de la société civile.
Inaugurée avec l’année du microcrédit en 2005, puis marquée par
l’attribution du prix Nobel de la paix à Muhammad Yunus, la quatrième
décennie de la microfinance se caractérise par une tension de plus en
plus manifeste entre, d’une part, les approches développementalistes,
qui ont dominé les premières expériences, et, d’autre part, les
approches commerciales caractéristiques des évolutions les plus
récentes, approches qui transforment la microfinance en opportunité de
placements financiers. De plus en plus, les principales organisations
nationales de la microfinance recourent aux marchés financiers
internationaux [Fouillet et alii, 2007]. La microfinance contribue ainsi
à micro-échelle et à macro-échelle à la financiarisation qui
caractérise la globalisation contemporaine [Baumann, Servet, 2007].
Pour intégrer le secteur financier, la microfinance a dû se
professionnaliser : elle a aujourd’hui ses praticiens, de plus en plus
performants, elle compte ses experts, mais aussi ses groupes de pression
et ses détracteurs. Les établissements de formation sont de plus en
plus nombreux à proposer des enseignements en la matière, et les audits
font désormais partie des obligations auxquelles doivent se soumettre
les organisations, y compris dans les pays du Sud. Cette
professionnalisation est largement due aux risques auxquels la
microfinance est confrontée en tant qu’activité financière, même si,
comparé aux mille milliards de dollars qui circulent quotidiennement
d’un bout à l’autre de la planète [Annuaire, 2007], alimentant de vastes
mouvements spéculatifs, le montant global des transferts internationaux
dont bénéficie la microfinance peut paraître infime : quatre milliards
de dollars de flux privés en 2006 [Gitta et al., 2007].
Si
théoriquement il est possible de définir, d’une part, le risque comme un
fait probabilisable, et, d’autre part, l’incertitude comme un fait non
probabilisable, la frontière entre ces deux types d’aléas paraît, sur le
terrain, souvent ténue, d’où une difficulté supplémentaire pour se
prémunir contre les aléas de toutes sortes, notamment dans les pays du
Sud. Certains risques ou incertitudes frappent les populations dans leur
vie quotidienne [Servet, 2007]. D’autres sont subis par les
organisations même de la microfinance. Nous voyons ainsi que les aléas
rencontrés par les clients ont des conséquences directes pour les
institutions elles-mêmes. Il faut appréhender ces différentes formes
d’aléas, probabilisables ou non, car leur gestion est essentielle pour
le secteur de la microfinance.
Les risques et incertitudes frappant les populations
Les risques ou et incertitudes frappant les clients de la microfinance
sont principalement dus à la volatilité des revenus, aux pertes en
capital et aux dépenses imprévues, autant de manifestations imputables
tantôt aux maladies et aux accidents de toutes sortes, tantôt à un
environnement physique, politique, économique et social instable. Ces
aléas peuvent être liés et ont alors des conséquences qui se renforcent
les unes les autres.
Si les responsables des organisations de
microfinance, les bailleurs de fonds, les décideurs nationaux, voire des
bénéficiaires s’attendent généralement à ce que la microfinance
contribue à la création d'activités génératrices de revenus et, comme
résultante, à la réduction de la pauvreté, on s’accorde aujourd’hui pour
dire que cette attente n’est satisfaite que de manière très imparfaite
[Hashemi, 2007, p. 12]. On peut avancer plusieurs explications à ce
sujet. Tout d’abord, par opposition aux discours, peu nombreuses sont
les expériences de microcrédit qui octroient effectivement des prêts
destinés à la création d’entreprise. Il y va du risque encouru par
l’organisation même. Ensuite, les fonds prêtés le sont généralement pour
une période trop courte pour permettre des investissements productifs.
Et enfin, un grand nombre de clients n’emploient pas les petits prêts à
l’investissement dans une activité économique, nouvelle ou déjà
existante, précisément du fait qu’ils sont, eux, exposés à une pluralité
de risques, ce qui handicape toute projection dans le temps et toute
attitude entrepreneuriale au sens schumpeterien du terme. Ils préfèrent
mobiliser les microcrédits comme un fonds de roulement de l’unité
domestique, attitude qui ne fait que traduire leur souci de mieux gérer
ressources et dépenses et de faire ainsi face aux déséquilibres
budgétaires inter-temporels. À défaut de ces prêts, les taux d’intérêt «
informels » — l’on pense aux prêts octroyés par des prêteurs
professionnels — peuvent grever de façon considérable les revenus
effectivement disponibles des ménages, et ceci à un point tel que, dans
certaines sociétés, d’anciennes formes de protection se transforment en
modes de servitude.
Alors que la réduction de la pauvreté et le
développement du micro entrepreneuriat sont questionnés par les
spécialistes , il s’avère de plus en plus que les véritables défis
auxquels la microfinance est susceptible de répondre se situent
ailleurs. Ainsi, l’attention se déplace pour se focaliser davantage sur
les risques auxquels sont confrontées les populations vulnérables. Cette
vision découle d’une approche plus dynamique de la pauvreté et de ses
déterminants. En effet, de plus en plus, la pauvreté est pensée en
termes de processus où l'inégalité face à la gestion de la vulnérabilité
et l'irrégularité des ressources jouent un rôle central. Approche qui
se justifie d’autant plus que la proportion des populations vulnérables
est généralement bien plus grande que celle des populations à très
faible revenu [Morvant-Roux, Servet, 2007]. La vulnérabilité renvoie à
la fois à des aléas affectant, individuellement ou collectivement, les
personnes et leur santé, leurs biens personnels et leur patrimoine
professionnel, tout comme elle renvoie aux événements qui ponctuent les
cycles de leur vie qui, eux aussi, peuvent se traduire par une chute
brutale des revenus ou une augmentation imprévue des dépenses. Ce sont
autant de situations susceptibles d’entraîner un plus ou moins grand
nombre de ménages dans la spirale de la pauvreté. Il s’agit alors de
rompre le cercle vicieux caractérisé par la prévalence de la forte
précarité des activités et des modes de vie, par l’exercice d’activités
peu risquées mais aussi peu rémunératrices, par l’externalisation des
risques et leur contournement grâce aux migrations ou à la
pluriactivité, etc.
Certes, les populations vulnérables,
notamment celles habitant en zone rurale, ont généralement une longue
expérience des stratégies anti-risques, elles adaptent leurs pratiques
culturales à un milieu naturel souvent hostile, dosent leurs
investissements en fonction d’un contexte institutionnel fort aléatoire,
tiennent implicitement compte d’un environnement social peu stable
[Eldin, Milleville, 1989]. Ces stratégies ne sont d’ailleurs pas le
propre du milieu rural [Baumann, 2007]. Dans les villes, les petits
entrepreneurs, eux aussi, répartissent les risques et incertitudes dans
l’espace et le temps ; ils les diluent entre sous-groupes de l’unité
familiale et les font subir à d’autres en les transférant en aval et en
amont de la production et vers l’environnement au sens large du terme.
Cependant, dans un contexte de monétarisation de plus en plus
généralisée, tant dans les campagnes que dans les grandes
agglomérations, dans un contexte aussi où la compétitivité devient un
impératif primordial, d’autres mécanismes de protection contre les aléas
de toutes sortes doivent être mis en œuvre. C’est ainsi que la
microassurance, plus que le microcrédit, peut ou pourrait jouer un rôle
non négligeable.
Les risques ou incertitudes touchant les organisations
Or, les organisations de la microfinance ne sont pas non plus à l’abri
de risques et d’incertitudes. Leurs risques sont tout d’abord liés aux
aléas subis par les clients, aléas qui affectent directement les
organisations de microfinance, et plus particulièrement de microcrédit
et de microassurance : si les clientèles ou les membres sont moins
solvables, s’ils ont une capacité plus faible à épargner, à rembourser, à
verser des cotisations, etc., la viabilité même des organisations se
trouve atteinte, à travers les risques clients.
Toutefois, les
défaillances des clients ne sont pas seulement imputables aux situations
impondérables auxquelles ceux-ci doivent faire face, elles ne dépendent
pas non plus seulement des ressources destinées aux remboursements.
Indépendamment des risques internes aux organisations, risques liés aux
opérations au jour le jour où des défaillances humaines peuvent s’avérer
lourdes de conséquence, les modèles même de la microfinance et les
méthodes utilisées peuvent être sources de risques. Ainsi, selon le
contexte, les clients peuvent être plus ou moins enclins à avoir
confiance dans une organisation ou, au contraire, à entrer dans un
rapport de défiance pouvant se traduire notamment par un retrait brutal
des dépôts. Ce n’est donc pas ici une question de capacité, par exemple,
de verser régulièrement à un fonds d’épargne ou de cotiser, ce n’est
pas non plus une question d’incitation à rembourser un prêt. Il y va de
la volonté des clients de le faire. Ceci renvoie à la construction des
liens de confiance entre les institutions et leurs clients, liens de
confiance qui doivent être bien distingués des mécanismes sécuritaires
mis en place par les organisations [Bernoux, Servet, 1997]. Les
performances des différents modèles se révèlent plus ou moins élevées
parce que ceux-ci sont plus ou moins efficaces selon les contextes, plus
ou moins bien adaptés aux réalités du terrain. Ceci concerne aussi les
liens entre organisations, puisque les garanties exigées par un bailleur
ou un investisseur seront plus ou moins importantes selon les risques
qu’il anticipe.
Alors que, soucieuses de trouver les ressources
nécessaires, les organisations de la microfinance font largement appel
aux marchés financiers, elles peuvent être confrontées aux fluctuations
de change. Mais indépendamment de ces risques réels, dans un contexte de
commercialisation grandissante, les dangers majeurs ne
proviendraient-ils pas aussi et surtout de l’impératif de compétitivité
auquel les organisations de la microfinance doivent répondre ? On sait
que la microfinance ouvre à des financeurs traditionnels des segments de
marché qui, auparavant, leur étaient fermés, que ces placements sont
susceptibles de générer des rendements non seulement élevés, mais
dépassant aussi le court terme, que les prêts éthiques contribuent au
prestige des créanciers. Mais le « succès » de la microfinance,
médiatisé à outrance au Nord et au Sud, n’est-il pas susceptible de se
retourner contre elle-même ? Par exemple, lorsque, sous la pression des
actionnaires en amont, les organisations se sentent obligées, sur le
terrain, de pousser leur personnel à ouvrir un grand nombre d’agences,
dans la précipitation et sans l’indispensable concertation avec d’autres
opérateurs ? Lorsque, pour obtenir le label « éthiquement correct »,
l’on propage, comme « il se doit », le mouvement de la microfinance dans
un pays à revenu moyen faible, en pratiquant du dumping à l’égard des
organisations ayant fait leur preuve sur un marché somme toute limité,
au risque de fragiliser ou même de voir s’écrouler le système dans son
ensemble ? Il convient de ne pas se bercer d’illusions : contrairement
aux discours encore largement dominants dans les médias, la
microfinance, relève de moins en moins de l’intervention humanitaire,
mais bien « du fonctionnement normal du capitalisme mondialisé » [Flynn,
2007, p. 21].
Quatre pistes de réflexion pour aborder la question
Quatre pistes traversent les réflexions sur « risque et microfinance ».
Une première concerne les stratégies anti-risques des acteurs et
l’articulation entre les différentes réponses que ceux-ci apportent à
des situations de risque. Ces réponses peuvent mettre en jeu les
relations sociales ou des mécanismes de type informel, tout comme elles
peuvent se traduire par le recours aux organisations dites formelles
telles que les banques et les sociétés d’assurance.
L’on peut
aussi aborder le domaine de la microfinance en s’interrogeant sur les
contraintes réglementaires et les desiderata des autorités de tutelle,
ce qui permet de découvrir les spécificités nationales ou
sous-régionales en matière de réglementation. Il s’agit de comprendre
les outils proposés par la microfinance dans leur conformité avec les
lois et directives ministérielles, à travers leur articulation avec les
pratiques « traditionnelles ». On peut ainsi observer des synergies, des
oppositions et des réinterprétations faites par les acteurs.
Une troisième approche consisterait à explorer les collaborations entre
organisations de la microfinance, établissements financiers, sociétés
d’assurance et à interroger les influences réciproques, car banques et
assurances sont amenées à s’intéresser à une clientèle moins aisée
tandis que les organisations de la microfinance recourent aux services
proposés par les institutions financières nationales.
On peut,
enfin, trouver une quatrième piste qui porte sur les groupes cible, tels
que les femmes, les migrants, les minorités discriminées, les personnes
à handicap, etc. Sur cette base, il est possible de s’interroger sur le
degré auquel les services proposés par la microfinance contribuent à
une diminution de la vulnérabilité et à ce qui, notamment depuis les
travaux d’Amartya Sen, est communément appelé l’empowerment.
Ce
numéro thématique se veut pluridisciplinaire. Son appel à contribution a
été ouvert non seulement à des économistes, des socioéconomistes, des
sociologues, des anthropologues, des politologues, mais aussi à des
gestionnaires et opérateurs de terrain, souhaitant faire part de leurs
travaux empiriques et de leurs analyses.
Les articles qui ont
été retenus par le comité de lecture pour publication ont été ordonnés
par les coordinateurs selon la préoccupation dominante des textes. Une
première série d’articles s’intéresse essentiellement aux risques subis
par les organisations de microfinance. Ces risques ne découlent pas
seulement de l’immersion de la microfinance dans des relations sociales.
C’est le politique, au sens large, qui est tout aussi prégnant, sinon
plus, comme le montrent Isabelle Guérin et Santosh Kumar au sujet des
courtiers en Inde du Sud, qui sont, en quelque sorte, le pivot du
système, du moins dans cette région. De même, la prise en compte des
stratégies propres aux clients, en tant qu’acteurs à la fois économiques
et sociaux, est indispensable. C’est ce qu’analysent Laure Delalande et
Christophe Paquette au sujet du milieu rural au Mexique où les
stratégies des acteurs contredisent les discours des bailleurs quant à
l’utilisation des produits microfinanciers proposés. Si les
organisations de la microfinance sont amenées à se couvrir contre les
risques, elles peuvent le faire en recourant aux fonds de garantie dont
un exemple est présenté par Daniel Fino et Fernand Vincent. Il n’en
reste pas moins que les instruments anti-risques dont disposent les
organisations de microfinance ne peuvent être opérationnels que si
l’environnement juridique s’y prête. La contribution de Thierry
Pairault, qui porte sur la « culture financière » en Chine, est tout à
fait instructive à cet égard.
Les textes qui suivent, et qui
sont les plus nombreux, touchent aux risques encourus par les clients,
risques qui, évidemment, se répercutent sur les organisations de
microfinance, et ceci dans des proportions variables, selon la façon
dont ces organisations se protègent contre les aléas de toutes sortes.
La contribution d’Olivier Martinez, relative au Bénin, insiste sur
l’opportunité d’appréhender le risque à travers le regard du géographe. À
ce sujet, il apparaît que la concentration d’expériences de
microfinance peut engendrer une compétition contre-productive pour les
bénéficiaires. Une mise en garde comparable est faite par Isabelle
Hillenkamp qui étudie l’articulation entre outils microfinanciers et
pratiques pré-existantes en Bolivie. Le volontarisme des intervenants
peut aussi avoir des répercussions ambivalentes pour ceux qui dépendent
financièrement des transferts effectués depuis l’étranger par les
migrants. L’analyse de Solène Morvant-Roux et François Doligez avec
l’exemple du Mexique rural le démontre avec pertinence. Deux textes nous
renseignent sur l’Inde rurale. Celui de Marc Roesch décripte les
pratiques usurières, pratique dont la persistance contredit les discours
propres au milieu bancaire qui, lui, collabore étroitement avec les
organisations de la microfinance. Cette situation engendre un risque
connu aussi d’autres contextes, celui du surendettement. Jane Palier,
elle, s’interroge sur les self-help groups et, loin de nier l’utilité
des outils microfinanciers, souligne à quel point la microfinance ne
peut, à elle seule, constituer une réponse à la vulnérabilité des plus
pauvres. Le texte de Frédéric Sandron au sujet d’une zone rurale au
Madagascar va dans le même sens. Il analyse la pluralité des stratégies
anti-risques dans ce milieu où la pauvreté frappe particulièrement fort,
empêchant de ce fait la capitalisation et maintenant les populations
dans un cercle vicieux tel que le seul recours aux outils de la
microfinance s’avère impuissant. Son impact peut cependant être plus
grand si elle tient compte des trajectoires de crédit des bénéficiaires,
comme l’indiquent Emmanuelle Bouquet, Betty Wampfler, Eliane Ralison et
Marc Roesch, en se référant, eux aussi, au contexte malgache. Il s’agit
là d’une pratique innovante qui peut également s’avérer utile pour
lutter contre le recours au travail des enfants, pratique anti-risque
répandue à travers le monde à laquelle la communauté internationale
semble de plus en plus attentive. Mais comme le souligne Anaïs Hamelin,
la microfinance n’est guère une panacée contre des pratiques requérant
tout d’abord une volonté politique forte pour défendre les principes
d’un « travail décent ».
Les articles suivants s’interrogent
sur les produits autres que le crédit, produits qui permettent aux
clients de mieux résister aux risques et aux situations de précarité, de
fait ici essentiellement à travers la microassurance. La contribution
d’Uriel Levy et Marc Nabeth en propose une approche théorique. Les
enjeux de la microassurance sont d’autant plus considérables qu’il
s’agit d’inventer de nouvelles interfaces entre l’État, les industriels
du risque, la société civile et de repenser l’articulation entre le
local et le global. Mais là aussi, il convient de rester prudent. En se
référant au cas indien, Cyrille Fouillet montre que la microassurance
contre les répercussions de la sécheresse ne peut couvrir qu’une partie
très limitée des dégâts subis par les assurés. De plus, on manque encore
de recul par rapport à l’impact de la microassurance qui correspond à
un ensemble de produits fort variés. D’où l’importance d’expériences
comme celles décrites par Luc Vandeweerd en ce qui concerne l’assurance
qui doit être contractée par les preneurs de crédits en Afrique de
l’Ouest.
La microfinance, un outil de développement pour «
aider » les populations exclues des services bancaires à affronter les
risques auxquels ils sont exposés, pour leur permettre de se projeter
dans le temps et d’adopter, petit à petit, des attitudes
entrepreneuriales ? Oui, serait-on tenté de répondre, toutes proportions
gardées. Mais, le recours à la microfinance peut aussi tout simplement
s’avérer utile pour répondre aux situations post conflit, comme
l’explique Edoé Agbodjan dans la note bibliographique qui clôt ce
numéro.
Compte tenu de ses dimensions multiples, le champ
ouvert autour du thème « microfinance et risques » est considérable. Les
travaux réunis ici constituent un jalon pour avancer dans son analyse.
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