vendredi 18 novembre 2016

« Ma Tontine » troisième du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient

Ouvert de mai à septembre, l’appel à candidatures du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient a récolté 750 projets innovants. Le projet sénégalais « Ma Tontine », obtient le troisième prix.
Orange a annoncé le 16 novembre les lauréats du Prix Orange de l’Entrepreneur Social 2016 en Afrique et au Moyen-Orient lors de la cérémonie des AfricaCom Awards au Cap en Afrique du Sud. Ce Prix, dont la vocation est d’encourager les start-up mettant l’innovation au service du développement du continent africain, s’est étendu cette année au Moyen-Orient et s’est enrichi d’un Prix spécial Contenu Culturel.
L’objectif est de stimuler les initiatives des entrepreneurs plaçant les technologies au service des besoins des populations d’Afrique & du Moyen-Orient.
Ouvert de mai à septembre, l’appel à candidatures a récolté 750 projets innovants. Onze projets ont été présélectionnés et présentés sur le nouveau portail d’Orange dédié aux entrepreneurs d’Afrique et du Moyen-Orient, Entrepreneur Club (http://EntrepreneurClub.Orange.com/fr), puis les gagnants ont été élus par un jury composé de médias, investisseurs, institutions et experts d’Orange. Les trois lauréats recevront des bourses de 25 000, 15 000 et 10 000 euros et le lauréat du Prix spécial Contenu Culturel recevra 5 000 euros.
Par ailleurs, les finalistes du Prix et celui du Prix spécial Contenu Culturel bénéficieront d’un accompagnement privilégié par l’ONG Grow Movement (http://GrowMovement.org) ainsi que par des experts d’Orange pour une durée de 6 mois. Orange finance aussi le dépôt d’un brevet pour le premier Prix.

MA TONTINE

Le projet sénégalais « Ma Tontine » apporte une solution à la problématique de l’accès aux services financiers tels que les micro-crédits pour les plus démunis à travers l’automatisation d’un système d’épargne traditionnel entre pairs (collègues, voisins, amis) qui existe en Afrique depuis au moins un siècle : la Tontine.
L’innovation réside ainsi dans l’automatisation de cette méthode et l’incorporation d’un système d’évaluation des risques-clients pour faciliter l’octroi de micro-crédits et d’autres services financiers tels que la micro-assurance à aux membres de ces Tontines.

LES PROJETS RÉCOMPENSÉS

  • Premier prix : MedTrucks, Maroc (http://APO.af/i5uLvA) : accompagnement des acteurs de la santé dans le déploiement d’unités mobiles de soins au Maroc et dans les pays émergents.
  • Deuxième prix : Nanoé, Madagascar (http://APO.af/QH8zjD) : conception, expérimentation et diffusion d’un modèle d’électrification latérale pour les populations éloignées du réseau.
  • Troisième prix : Ma Tontine, Sénégal (http://APO.af/fFzaNc) : accès aux services financiers tels que les micro-crédits pour les plus démunis à travers l’automatisation d’un système d’épargne traditionnel entre pairs.
  • Quatrième prix (Prix spécial Contenu Culturel) : Bulles Magazine, Côte d’Ivoire (http://APO.af/E6lRgX) : magazine mensuel dédié au 6-10 ans promouvant la culture africaine.
  • Projet « Coup de Cœur » : FoodoGraphy (http://APO.af/DZ4yIe), Egypte : plateforme en ligne qui vise à mettre en lien des restaurants, hôtels et centres de conférences avec des organismes œuvrant en faveur des plus démunis afin de permettre à ces derniers de récupérer les surplus de nourriture.
la source 
http://www.au-senegal.com/ma-tontine-troisieme-du-prix-orange-de-l-entrepreneur-social-en-afrique-et-au-moyen-orient,13400.html

mardi 25 octobre 2016

L’abri limité face à une hausse de taux

Microfinance. Les investisseurs devraient veiller à la stabilité de ces placements. Et prendre plus de risque pour réduire les coûts du crédit selon CS.

Piotr Kaczor
Faiblement corrélés aux rendements des marchés financiers traditionnels, les fonds de microfinance sont appréciés comme stabilisateurs de portefeuille et ont continué à enregistrer des croissances enviables ces dernières années, recelant encore des opportunités durant la phase actuelle de taux...
http://www.agefi.com/quotidien-agefi/suisse/detail/edition/2016-10-25/article/microfinance-les-investisseurs-devraient-veiller-a-la-stabilite-de-ces-placements-et-prendre-plus-de-risque-pour-reduire-les-couts-du-credit-selon-cs-438741.html

mardi 11 octobre 2016

LES IMPAYES DANS SECTEUR DE MICROFINANCE


Les changements au sein du secteur ne sont pas limités aux IMF, aux régulateurs et à linfrastructure du marché. Un mystère persiste concernant un tournant séculaire dans la performance des prêts qui a semblé difficilement explicable.
Jusqu’en 2008, les taux de remboursement des prêts des principales IMF dépassaient régulièrement 99 %, tandis qu’ils se sont maintenus à 95-97 % durant les cinq dernières[1] années même pour les prêts à faible risque. Ceci malgré le fait que lexposition au risque du secteur soit manifestement moins grande : le recours au crédit croisé a été divisé par trois, les normes d'octroi sont plus exigeantes et les contrôles internes renforcés.
Il nexiste pas dexplication évidente à ce changement apparent, mais il ressort surtout que la relation entre les emprunteurs et les IMF ont changé fondamentalement. Pour une multitude de raisons dont une moindre crainte des autorités, un déclin du statut social des IMF, une conscience plus accrue de limpact réel du défaut de paiement un nombre plus élevé demprunteurs qu'auparavant se retrouvaient en situation de défaut de paiement. Cette évolution pourrait sembler inquiétante du point de vue du contexte de pré-crise,  mais elle devrait en fait être accueillie positivement : le marché marocain a mûri et les taux de remboursement ont maintenant convergé vers les moyennes mondiales[2]. Après tout, une opération durable de crédit doit tolérer un certain degré de défaillance des clients pauvres qui, pour des raisons qui leur échappent (maladie ou simple malchance), ne peuvent honorer leurs obligations de paiement.
Enfin pour comprendre la situation actuelle, il est important de replacer la crise de la micro finance marocaine dans son contexte. A ce jour, elle a souvent été admise au panthéon des crises de la micro finance Bosnie, Nicaragua, – qui ont eu ensemble le plus grand impact négatif sur la réputation du secteur. 
Mais est-il justifié dinclure le Maroc dans ce panthéon? Dune part, les IMF marocaines ont présenté beaucoup de caractéristiques communes aux autres crises, notamment une croissance très rapide, une compétition agressive et un déclin de la qualité des prêts, accompagnés dune gouvernance inefficace et de contrôles peu rigoureux... De plus, la crise marocaine sest définie par la crise dune institution ZAKOURA[3] sans laquelle la crise de la microfinance au Maroc semble étonnamment ordinaire.
Si les IMF marocaines ne se distinguent ni par leurs taux de remboursement actuels ni par leur expérience historique, elles le font par un autre facteur : elles sont toutes des ONG[4], non par choix mais par décret officiel, ce qui fait du Maroc un cas unique dans le monde. Les grandes ONG financières sont une espèce rare, même en microfinance. Pourtant le Maroc peut se vanter davoir 3 des 15 plus grandes ONG de microfinance au monde. Cest également le seul pays où ces grandes ONG dominent complètement le secteur de la microfinance.
Alors que les années difficiles de 2008-2009 semblent de plus en plus lointaines, la voie à suivre pour le secteur comporte encore de nombreuses questions. Les acteurs de la microfinance au Maroc IMF, investisseurs et régulateurs sont confrontés à des décisions difficiles alors que les enseignements qu’ils ont tirés de la crise vont être utiles au reste du monde, le principal bénéficiaire nest autre que le secteur marocain lui-même, qui va pouvoir appliquer ces leçons à son propre développement en cours.




[1] www.cm6-microfinance.ma
[2] Rapport IFC Sortie de la crise du secteur de la microfinance au Maroc : des interventions opportunes et efficaces 2014 p :05
[3] Rapport IFC Sortie de la crise du secteur de la microfinance au Maroc : des interventions opportunes et efficaces 2014 p :44
[4] La loi 18/97