mardi 25 octobre 2016

L’abri limité face à une hausse de taux

Microfinance. Les investisseurs devraient veiller à la stabilité de ces placements. Et prendre plus de risque pour réduire les coûts du crédit selon CS.

Piotr Kaczor
Faiblement corrélés aux rendements des marchés financiers traditionnels, les fonds de microfinance sont appréciés comme stabilisateurs de portefeuille et ont continué à enregistrer des croissances enviables ces dernières années, recelant encore des opportunités durant la phase actuelle de taux...
http://www.agefi.com/quotidien-agefi/suisse/detail/edition/2016-10-25/article/microfinance-les-investisseurs-devraient-veiller-a-la-stabilite-de-ces-placements-et-prendre-plus-de-risque-pour-reduire-les-couts-du-credit-selon-cs-438741.html

mardi 11 octobre 2016

LES IMPAYES DANS SECTEUR DE MICROFINANCE


Les changements au sein du secteur ne sont pas limités aux IMF, aux régulateurs et à linfrastructure du marché. Un mystère persiste concernant un tournant séculaire dans la performance des prêts qui a semblé difficilement explicable.
Jusqu’en 2008, les taux de remboursement des prêts des principales IMF dépassaient régulièrement 99 %, tandis qu’ils se sont maintenus à 95-97 % durant les cinq dernières[1] années même pour les prêts à faible risque. Ceci malgré le fait que lexposition au risque du secteur soit manifestement moins grande : le recours au crédit croisé a été divisé par trois, les normes d'octroi sont plus exigeantes et les contrôles internes renforcés.
Il nexiste pas dexplication évidente à ce changement apparent, mais il ressort surtout que la relation entre les emprunteurs et les IMF ont changé fondamentalement. Pour une multitude de raisons dont une moindre crainte des autorités, un déclin du statut social des IMF, une conscience plus accrue de limpact réel du défaut de paiement un nombre plus élevé demprunteurs qu'auparavant se retrouvaient en situation de défaut de paiement. Cette évolution pourrait sembler inquiétante du point de vue du contexte de pré-crise,  mais elle devrait en fait être accueillie positivement : le marché marocain a mûri et les taux de remboursement ont maintenant convergé vers les moyennes mondiales[2]. Après tout, une opération durable de crédit doit tolérer un certain degré de défaillance des clients pauvres qui, pour des raisons qui leur échappent (maladie ou simple malchance), ne peuvent honorer leurs obligations de paiement.
Enfin pour comprendre la situation actuelle, il est important de replacer la crise de la micro finance marocaine dans son contexte. A ce jour, elle a souvent été admise au panthéon des crises de la micro finance Bosnie, Nicaragua, – qui ont eu ensemble le plus grand impact négatif sur la réputation du secteur. 
Mais est-il justifié dinclure le Maroc dans ce panthéon? Dune part, les IMF marocaines ont présenté beaucoup de caractéristiques communes aux autres crises, notamment une croissance très rapide, une compétition agressive et un déclin de la qualité des prêts, accompagnés dune gouvernance inefficace et de contrôles peu rigoureux... De plus, la crise marocaine sest définie par la crise dune institution ZAKOURA[3] sans laquelle la crise de la microfinance au Maroc semble étonnamment ordinaire.
Si les IMF marocaines ne se distinguent ni par leurs taux de remboursement actuels ni par leur expérience historique, elles le font par un autre facteur : elles sont toutes des ONG[4], non par choix mais par décret officiel, ce qui fait du Maroc un cas unique dans le monde. Les grandes ONG financières sont une espèce rare, même en microfinance. Pourtant le Maroc peut se vanter davoir 3 des 15 plus grandes ONG de microfinance au monde. Cest également le seul pays où ces grandes ONG dominent complètement le secteur de la microfinance.
Alors que les années difficiles de 2008-2009 semblent de plus en plus lointaines, la voie à suivre pour le secteur comporte encore de nombreuses questions. Les acteurs de la microfinance au Maroc IMF, investisseurs et régulateurs sont confrontés à des décisions difficiles alors que les enseignements qu’ils ont tirés de la crise vont être utiles au reste du monde, le principal bénéficiaire nest autre que le secteur marocain lui-même, qui va pouvoir appliquer ces leçons à son propre développement en cours.




[1] www.cm6-microfinance.ma
[2] Rapport IFC Sortie de la crise du secteur de la microfinance au Maroc : des interventions opportunes et efficaces 2014 p :05
[3] Rapport IFC Sortie de la crise du secteur de la microfinance au Maroc : des interventions opportunes et efficaces 2014 p :44
[4] La loi 18/97